The Saboteur, ou la Résistance Française version Inglorious Bastards


Lorsqu’un jeu basé sur la Seconde Guerre Mondiale est édité, il y a des grandes chances pour qu’il s’agisse d’un FPS à la sauce Call of Duty, où un RTS à l’image de Compagny of Heroes, et que la trame consiste à prendre part aux grandes batailles qui ont jalonné ce conflit. Or, surprise, il existe des éditeurs qui ont compris que d’autres genres de jeux peuvent être adapté à cette période historique, et que les combats armes aux poings ne sont pas le seul challenge qui peut être proposé.

C’est le cas du jeu The Saboteur, sorti en 2009 par Pandemic Studios. En effet, il s’agit du premier GTA-like basé sur la Seconde Guerre Mondiale, et sur la Résistance Française en plus !!

Images de The Saboteur

Le joueur incarne Sean Devlin, un Irlandais qui va devenir membre de la Résistance Française via un scénario improbable que n’aurait pas renié Quentin Tarantino. Dès lors, il va devoir faire exploser des cibles définies par la Résistance, escorter d’autres Résistants, et éliminer des officiers allemands.

Le concept est particulièrement original, le joueur évoluant dans une ville de Paris, aux graphismes noirs et blancs pour les zones contrôlées par les Nazis, où seul le rouge ressort,  et aux quartiers plus colorées correspondant aux zones libérées. Si le héros peut se promener quasi-librement, comme dans tout GTA-Like, il peut également évoluer en passant par les toits à l’instar de la série Assassin’s Creed. De plus, et il faut le souligner, il s’agit d’un des rares jeux où la Résistance Française est mis en avant. Bref, un jeu qui sort des sentiers battus du genre !!

Seul problème, et de taille : le jeu ne respectent absolument pas la réalité historique !!

Cela commence avec la date de la chute de la ville de Paris. Si dans la réalité, entre le début de la guerre, en Septembre 1939, et la prise de Paris le 14 Juin 1940, il s’est écoulé 10 mois, dans le jeu, on apprend que Paris est tombé 3 mois après le début de la guerre !!

Ensuite vient la plus grosse erreur du jeu : la géo-localisation des monuments dans Paris, et la géographie immédiate de la ville. En effet, si les développeurs ont assez bien modélisés les monuments historiques de la ville (comme la Tour Eiffel, Montmartre, . . . ), ils ont décidé de tous les regrouper dans la même zone,  histoire d’avoir toujours la Tour Eiffel en visuel . . .

De même, s’il est possible de se rendre au Havre, en Lorraine où en Picardie, c’est parce que ces zones sont situées à moins de 5 minutes du centre-ville parisien !! Ainsi, sur la carte, le Havre n’est qu’à deux kilomètres de Paris . . .

Dans le même genre, il est dommage de voir que TOUT les Allemands sont considérés comme étant Nazi .  .  . Et si les tenues des S.S correspondent aux vraies tenues de l’époque, ne voir que des hommes en noirs donnent à penser que tout les Nazis du monde se sont donné rendez-vous à Paris !

Enfin, si le jeu s’appelle The Saboteur, le héros ne va pas faire dans la furtivité bien longtemps, puisque certaines missions l’obligeront à détruire une base allemande a lui tout seul, voir même à faire exploser des zeppelins !! Alors que les Résistants se devaient d’être le plus discret possible, il est dommage de voir que cette condition ne figure pas vraiment dans ce jeu.

Un esthétisme graphique qui tend vers Sin City, un scénario à la Inglorious Bastards, et un manque de respect flagrant de la réalité historique . . . Au final, The Saboteur se veut divertissant à défaut d’être réaliste. Si vous aimez les Allemands à fort accent, les sympathisantes nazies au décolleté plongeants, les explosion et les scènes de fusillade, et l’humour au second degré à la sauce Tarantino, ce jeu devrait vous plaire. Si vous recherchez plutôt un jeu historique, avec un Résistant devant lutter contre les Allemands dans une ville de Paris réaliste, alors passez votre chemin, vous risquez d’être déçu.

Publié le 16 août 2011, dans Histoire Contemporaine, et tagué , , , , , , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 3 Commentaires.

  1. Un très bon jeu, j’ai adoré ! Un peu long par moment, mais limite jouissif quand même. Ce qui m’a plus justement c’est les largesses historiques (moins celles géographique ^^) prisent. Le contexte y est mais il n’y a pas les « limites » de réalité. L’ambiance du jeu est vraiment prenante et on sort des sentiers battus, avec un jeu sur la résistance française. Moi perso ce petit côté 007 de cet irlandais m’a beaucoup plus et tout faire péter sur son passage c’est quand même super cool. Ce qu’il y a de bien, c’est que le jeu assume complètement ce côté fantasmes et stéréotypés et c’est peut-être ça qui fait la différence.

  2. C’est un Paris fantasmé par les développeurs! Ils sont certainement nord-américains, ce qui n’arrangent pas les choses!
    Il est tellement plus difficile de ne pas faire dans le stéréotype : tant qu’à faire, mettons tous les allemands dans le même sac 😉 .

    Trève de plaisanterie, j’imagine que s’immerger dans un univers passé fantasmé et meilleur que dans un univers réaliste. Tu t’imagines un jeu sur la vrai vie d’un résistant français? Le joueur s’embêterait rapidement au niveau du rythme :).

    • Je ne sais pas . . .
      Il y a quand même dans la vie des résistants français pas mal de choses : sabotage de ligne de voie ferrée, mission d’escorte, traverser Paris avec des tracts . . . On peut même ensuite faire aller le joueur dans le maquis pour découvrir une autre facette de la Résistance !!
      Du coup, entre de l’infiltration, des phases d’exploration, et de fusillade, je suis sur qu’il y a matière à faire un bon jeu basé sur la vie des Résistants !! Surtout si l’on enlève le coté fantasmes et stéréotypes . . .

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